Une période sans emploi peut s’avérer un moment propice pour songer à créer sa propre entreprise. Un projet qui doit être bien préparé en amont et qui peut bénéficier de nombreuses aides et accompagnements, notamment de la part de Pôle emploi.
Mener une réflexion approfondie sur son projet de création d’entreprise
Créer sa propre entreprise implique de ne pas se lancer à l’aveuglette. Ce projet, qui peut devenir le projet d’une vie, doit être bien préparé. Il est essentiel de mettre de l’ordre dans ses idées et d’agir avec méthode. A chaque étape, il faut savoir se poser les questions pertinentes, ce qui permet notamment de rédiger un business plan efficace. Un tel document est indispensable pour convaincre les différents interlocuteurs qui seront concernés par le projet. Pour tout cela, l’AFE (Agence France Entrepreneur) a créé une application en ligne permettant d’y voir plus clair, que ce soit sur la méthode ou les domaines porteurs en matière de création d’entreprise. Il existe également de nombreux réseaux, comme les boutiques de gestion, qui permettent d’y voir plus clair, sans oublier Pôle emploi, un interlocuteur privilégié.
Pôle emploi apporte son expertise aux créateurs d’entreprise
Etre inscrit comme demandeur d’emploi au sein d’une agence Pôle emploi permet de bénéficier d’un accompagnement et de prestations d’appui pour créer une entreprise. Il est ainsi possible de participer à des ateliers ayant pour thème « m’imaginer créateur » ou « mon projet de création et moi ». Ces ateliers durent généralement trois heures, sous une forme individualisée, et sont encadrés par un animateur. Autre possibilité, un accompagnement pouvant durer jusqu’à trois mois intitulé « Activ’Créa ». Il permet de faire le point sur un projet, mais aussi sur ses motivations et compétences. Il s’agit d’un outil efficace pour valider ou non la pertinence d’un projet. Il existe aussi un dispositif particulier nommé « Périodes de mise en situation en milieu professionnel » ou PMSMP. Durant un mois, un demandeur d’emploi peut ainsi travailler au sein d’une entreprise (sans rétribution) pour mieux cerner un secteur d’activité ou un métier.
Pôle emploi propose aussi des aides financières
Il est important de savoir que les demandeurs d’emploi continuent d’être indemnisés durant la période où ils effectuent des démarches afin de créer leur propre entreprise. Les personnes indemnisées par Pôle emploi perçoivent donc toujours l’ARE (Allocation d’aide au Retour à l’Emploi). Une fois que le projet est lancé et l’entreprise créée, il existe encore des aides potentielles, à commencer par l’ARE. Elle peut continuer à être versée dans le cadre d’un complément de droits. Dans ce cas, elle est retranchée de 70 % des revenus mensuels (bruts) du chef d’entreprise. Les bénéficiaires de l’ACCRE (aide aux demandeurs d’emploi créant ou reprenant une entreprise) peuvent demander une aide qui sera versée en deux fois. Le montant de celle-ci équivaut à 45 % des droits dus par Pôle emploi au moment de la création de l’entreprise. Certains demandeurs d’emploi peuvent également prétendre à l’allocation de solidarité spécifique (ASS-ACCRE) ou encore l’allocation temporaire d’attente (Ata-ACCRE). Il est donc essentiel de bien se renseigner auprès d’un conseiller Pôle emploi pour savoir exactement quelles aides financières sont envisageables.
Quelques autres aides possibles pour une création d’entreprise
Outre l’ACCRE, qui permet également une exonération de charges sociales pouvant aller de un à trois ans, il existe quelques aides pour financer un projet de création d’entreprise. Il est possible de bénéficier du Nacre ou nouvel accompagnement pour la création ou la reprise d’entreprise. Ce dispositif d’accompagnement, qui dure au moins trois ans, permet d’obtenir une aide pour monter son projet et le structurer financièrement lorsque l’activité débute. Le futur chef d’entreprise peut également se tourner vers les organismes pratiquant le crédit solidaire. Pour un demandeur d’emploi, les banques sont parfois réticentes à prêter de l’argent. Si le montant nécessaire au lancement du projet n’est pas trop important, le crédit solidaire, à faible taux, peut se révéler une bonne solution. De plus, il existe de nombreuses mesures fiscales visant à faciliter l’émergence de nouvelles entreprises. Là encore, tout comme pour les aides financières, il est essentiel de bien se renseigner pour ne pas passer à côté d’une aide potentiellement accessible.
Ce qu’il faut savoir en cas de cessation d’activité
Dans le cas d’une cessation d’activité, le créateur d’entreprise n’est pas abandonné pour autant. Il existe plusieurs cas de figure. Si l’entreprise a été créée suite à une démission, des indemnités chômage sont disponibles durant un délai de 36 mois après la fin du contrat de travail, à condition que la cessation d’activité soit liée à des difficultés économiques et soit involontaire. C’est également le cas si vous avez été licencié et que vous ne vous êtes pas inscrit en tant que demandeur d’emploi avant de créer votre propre entreprise. Dans le cas où vous perceviez des indemnités de chômage avant de lancer votre projet, le reliquat des droits est disponible en cas d’échec. Dans ce cas, la durée d’indemnisation reprend là où elle en était mais est prolongée de trois ans. Enfin, pour ceux ayant bénéficié de l’ACCRE, les allocations non perçues sont disponibles mais seront diminuées en fonction du montant de l’aide versée lors de la création de l’entreprise.
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