Si vous envisagez de créer une société, deux statuts populaires se présentent à vous : la SAS (Société par Actions Simplifiée) et la SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle).
Bien que ces deux formes juridiques aient des similarités, elles répondent à des besoins différents selon que vous créez votre entreprise seul ou à plusieurs !
Présentation de la SAS et de la SASU
Avant d’examiner leurs différences, il est important de définir ce que sont la SAS et la SASU.
La SAS est une société de capitaux qui permet à plusieurs associés de s’unir pour créer une entreprise. Elle offre une grande souplesse en termes de gestion et d’organisation interne. La SAS est souvent choisie par des entreprises qui souhaitent attirer des investisseurs ou structurer leur développement de manière flexible.
La SASU, quant à elle, est une SAS avec un seul associé. Ce statut permet à un entrepreneur de créer une société seul, tout en bénéficiant des avantages et de la flexibilité de la SAS. C’est un statut idéal pour les créateurs d’entreprise qui souhaitent débuter seul tout en gardant la possibilité d’évoluer vers une structure plus complexe.
Les similitudes entre la SAS et la SASU
La SAS et la SASU partagent un grand nombre de caractéristiques communes :
- Dans les deux cas, la responsabilité des associés ou de l’associé unique est limitée au montant des apports. Cela signifie que les biens personnels des actionnaires sont protégés en cas de difficultés financières, sauf en cas de faute de gestion.
- La SAS et la SASU offrent une grande liberté en matière de gestion interne. Les statuts peuvent être personnalisés pour organiser la gouvernance de l’entreprise comme vous le souhaitez. Cette flexibilité permet notamment d’adapter la répartition des pouvoirs entre les associés (dans le cas d’une SAS) ou de préparer l’entrée de nouveaux associés (pour une SASU).
- Les deux formes juridiques sont soumises à l’impôt sur les sociétés (IS), toutefois, il est possible, sous certaines conditions, d’opter pour l’impôt sur le revenu (IR) pendant les cinq premières années d’activité.
Ce choix est souvent avantageux pour les petites entreprises en phase de démarrage.
- Le président d’une SAS ou d’une SASU relève du régime général de la Sécurité sociale, en tant qu’assimilé salarié, même s’il ne perçoit pas de salaire. Ce régime offre une couverture sociale similaire à celle des salariés classiques, mais avec des cotisations sociales relativement plus élevées par rapport aux autres statuts, comme celui de gérant d’une EURL.
Les différences entre la SAS et la SASU
La principale différence entre la SAS et la SASU réside dans le nombre d’associés.
La SAS requiert au minimum deux associés pour être créée. Il n’y a pas de maximum concernant le nombre d’associés, ce qui en fait une structure idéale pour des entreprises qui souhaitent attirer des investisseurs ou partager le pouvoir entre plusieurs fondateurs.
La SASU, elle, ne peut être créée qu’avec un seul associé. Ce statut est parfaitement adapté aux entrepreneurs individuels qui souhaitent bénéficier de la flexibilité d’une société de capitaux tout en étant seul à la tête de leur projet.
Fonctionnement et décisions
Le fonctionnement d’une SAS est plus complexe que celui de la SASU car il nécessite une répartition des pouvoirs entre les différents associés. Il est indispensable de rédiger des statuts précis pour définir les rôles et les responsabilités de chacun. Les décisions importantes doivent être prises en assemblée générale.
Dans une SASU, l’associé unique a tous les pouvoirs. Il peut prendre seul toutes les décisions relatives à la gestion de la société, ce qui simplifie grandement le fonctionnement. Les formalités liées à la prise de décisions sont donc beaucoup plus légères.
Rémunération et fiscalité
Dans une SAS, la répartition des dividendes et la rémunération des dirigeants peuvent être plus complexes à organiser en raison de la présence de plusieurs associés. Il est souvent nécessaire de se mettre d’accord sur la politique de distribution des bénéfices.
La fiscalité de la SASU est plus simple, puisque l’associé unique décide lui-même de la répartition des bénéfices. Les dividendes versés à l’associé unique sont soumis à la flat tax de 30 % (prélèvements sociaux inclus), ce qui peut être un avantage fiscal pour ceux qui ne souhaitent pas se rémunérer sous forme de salaire.
Mais alors, quel statut choisir pour votre entreprise ?
Le choix entre la SAS et la SASU dépendra principalement de la nature de votre projet et de vos perspectives de développement.
- Optez pour la SASU si vous prévoyez de démarrer seul et que vous recherchez une structure souple et flexible pour gérer votre activité. La SASU est idéale si vous voulez tester votre projet entrepreneurial avant de faire entrer d’autres associés ou de lever des fonds.
- Optez pour la SAS si vous souhaitez dès le départ vous associer à d’autres personnes ou si vous avez des projets d’expansion qui nécessitent des investisseurs. La SAS est particulièrement recommandée pour les entreprises ayant un fort potentiel de croissance, où la gestion partagée et la levée de fonds seront des éléments clés du succès.
Le choix entre la SAS et la SASU dépend essentiellement de la structure de votre entreprise et de vos objectifs à moyen et long terme. La SASU est idéale pour les entrepreneurs individuels qui souhaitent une gestion simplifiée, tandis que la SAS est un excellent choix pour les entreprises à plusieurs associés ou celles qui visent à attirer des investisseurs.
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