Le chiffre des créations d’entreprises en France a atteint un nouveau record en 2023, avec près de 1,1 million de nouvelles entreprises créées, représentant une augmentation d’environ 10 % par rapport à 2022. Cette dynamique témoigne de l’essor continu de l’entrepreneuriat en France. Nous allons ici définir l’entrepreneuriat et explorer ses enjeux contemporains.
Définition de l’entrepreneuriat
L’entrepreneuriat, bien qu’il soit un concept complexe, est généralement défini comme l’action de créer une entreprise. De manière plus large, il englobe l’ensemble du processus de découverte, d’évaluation et d’exploitation qui accompagne l’initiative entrepreneuriale. Joseph Schumpeter, économiste influent du XXe siècle, définissait l’entrepreneur comme une personne ayant le projet et la capacité de transformer une idée ou une invention en une innovation réussie. Pour beaucoup d’auteurs ayant ensuite travaillé sur le concept d’entrepreneuriat, celui-ci consiste en la prise de risque d’une personne prête à sacrifier une partie de sa carrière et de sa sécurité financière pour mettre en pratique une innovation à travers la création d’une entreprise.
L’entrepreneur, personnage clé de l’entrepreneuriat
Au centre de l’entrepreneuriat, se trouve évidemment l’entrepreneur, personnage clef de l’éventuel succès de l’initiative lancée. A l’origine du projet, l’entrepreneur en est également le leader et la force motrice, par sa vision à long terme qui permettra à l’entreprise de garder un fil conducteur logique et ambitieux tout au long de son processus de vie. Ce processus sera rythmé par des décisions stratégiques prises par l’entrepreneur d’après sa réflexion mais aussi son intuition. Devant mener son travail avec enthousiasme pour jouer pleinement son rôle de locomotive dans l’entreprise, l’entrepreneur a également besoin de s’accomplir, d’un point de vue professionnel bien sûr mais aussi d’un point de vue personnel à travers le sentiment de se sentir utile dans la société.
L’entrepreneuriat en France
Forte place de l’entrepreneuriat en Europe, en 2023, la France a enregistré environ 1,1 million de créations d’entreprises selon les données de l’INSEE. Cela reflète l’efficacité des politiques gouvernementales mises en place pour encourager l’entrepreneuriat, telles que le statut national d’étudiant-entrepreneur et le Pass’Création, qui facilite l’accès aux financements. Afin de susciter des vocations, l’enseignement supérieur permet par exemple aux étudiants de suivre dans certaines universités françaises les cursus des écoles universitaires de management. Anciennement appelés instituts d’administration des entreprises (IAE), ces enseignements universitaires proposent une alternative crédible et moins coûteuse aux écoles de commerces privées. De plus, des initiatives comme le fonds d’innovation sociale et l’accompagnement des chômeurs créateurs continuent de jouer un rôle clé dans ce développement.
L’auto-entrepreneur ou le succès d’un entrepreneuriat simplifié
Le statut d’auto-entrepreneur, créé en 2008 pour permettre à des travailleurs indépendants souhaitant lancer leur activité de bénéficier d’un statut simplifié et avantageux, est très populaire en France. En 2023, les micro-entreprises représentent environ 60 % de toutes les nouvelles entreprises créées. Selon une étude de l’INSEE, 619 608 micro-entreprises ont été créées sur les 11 premiers mois de 2023. Les démarches administratives simplifiées et la franchise de TVA sont des facteurs déterminants de cette tendance. Cependant, les auto-entrepreneurs doivent respecter des plafonds de chiffres d’affaires, qui sont fixés à 188 700 € pour les ventes de marchandises et 77 700 € pour les services en 2024. Le dépassement de ces plafonds pendant deux ans consécutifs entraîne une sortie du régime auto-entrepreneur.
L’entrepreneuriat social, une nouvelle forme d’entrepreneuriat
Dans les travaux publiés en 2005 dans La Revue de l’entrepreneuriat, les universitaires Thierry Verstraete et Alain Fayolle définissaient entrepreneuriat comme « une initiative portée par un individu […] construisant ou saisissant une opportunité d’affaires […] dont le profit n’est pas forcément d’ordre pécuniaire ». Si l’entrepreneur devient en général chef d’entreprise dans l’optique de créer de la richesse fiduciaire, cette nouvelle forme d’entrepreneuriat a pour but de servir l’intérêt général en répondant à des besoins sociaux délaissés par la société. L’entrepreneuriat social s’est beaucoup développé dans les années 2000. Fondateur de la première institution bancaire de microcrédit, la Grameen Bank, qui permet aux Bangladeshis les plus pauvres d’emprunter des petites sommes, Muhammad Yunus est sans doute l’entrepreneur social le plus connu, lui qui a reçu le prix Nobel de la paix en 2006. L’engouement pour l’entrepreneuriat social s’est renforcé depuis la crise économique de 2008, et notamment en France où il est possible de suivre des enseignements supérieurs sur le sujet, par exemple a l’ESSEC ou à HEC.
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