Réussir professionnellement en créant sa propre entreprise reste un rêve partagé par beaucoup de Français. Mais avant de se lancer dans l’aventure, mieux vaut bien appréhender ses motivations, ses aptitudes personnelles et professionnelles ainsi que ses contraintes.
Créer une entreprise pour sortir d’une mauvaise situation…
Avant de créer son entreprise, il est important de se questionner sur ses motivations. Pour certains, il s’agit plus d’une solution alternative que d’une véritable envie d’entreprendre. Les porteurs de projets souhaitent parfois rompre avec une situation difficile voire insoutenable. Beaucoup de chômeurs, par exemple, sont tentés, lorsqu’ils ne parviennent pas à trouver un emploi acceptable, de créer leur entreprise. D’autres évoquent la volonté d’améliorer leur niveau de revenus. Un porteur de projet peut être un employé dont le salaire ne permet pas de vivre correctement. Un cadre dont l’avancement au sein de son groupe est bloqué peut également réfléchir à développer un nouveau projet professionnel. En face de toutes ces situations, il faut se poser de nouvelles questions. Ne s’agissant pas d’une farouche volonté de créer sa société, le porteur de projet souhaite-t-il véritablement devenir indépendant ? Est-il prêt à faire une croix sur sa recherche d’emploi ? Peut-il risquer de ne dégager plus aucun revenu pendant une certaine période ? A-t-il songé à la régression sociale et à la perte d’avantages liés à son statut actuel de cadre ?
… ou pour concrétiser ses ambitions
Les porteurs de projets revêtent des visages très différents. La motivation principale consiste pour certains à accéder à l’indépendance, à une position sociale, voire à une certaine idée du pouvoir. Beaucoup d’entrepreneurs poursuivent en revanche l’objectif de développer une entreprise. Ceux-ci portent souvent des projets avec une réelle stratégie. Dans cette catégorie de créateurs d’entreprise figurent ceux qui veulent concrétiser un projet mûrement réfléchi mais aussi ceux qui veulent prouver à eux-mêmes et à leur entourage qu’ils sont capables de réussir professionnellement sans l’aide de quiconque. Dans ce dernier cas de figure, le porteur de projet doit s’interroger sur la viabilité de son idée car il a tendance à faire passer son image personnelle avant son projet. Quelques lanceurs de projet sont motivés par l’aspect collégial d’une entreprise. Néanmoins, entreprendre en famille ou entre amis peut s’avérer risqué tant pour la réussite du projet que pour la suite de ses relations.
Profil du créateur d’entreprise : aptitudes…
Après avoir fait le point sur leurs motivations, les porteurs de projet devront s’interroger sur leur profil. Cela n’est pas évident car il faut prendre du recul sur soi-même et s’auto juger objectivement. La première question à se poser est peut-être celle de sa santé. En effet, une bonne forme physique est indispensable pour se lancer dans une création d’entreprise qui nécessite un investissement considérable. Il faut également se demander si sa personnalité permettra de concrétiser son projet. Par exemple, une timidité excessive peut être un frein à toute entreprise commerciale. Outre l’aspect gestion d’entreprise, il est nécessaire de générer du chiffre d’affaires et des bénéfices. La vente fera d’une manière ou d’une autre partie du projet. Certains profils sont, à ce titre, plus propices à l’entrepreneuriat. Facultés d’adaptation, débrouillardise, rigueur, dynamisme, résistance physique et morale sont autant de qualités qui amélioreront les chances de succès.
… et compétences
La personnalité et la santé ne suffisent évidemment pas à mener à bien ce type de projet. Des compétences en lien avec la nature du projet sont indispensables. Celles-ci peuvent avoir été acquises tout au long du parcours scolaire, universitaire et professionnel mais elles peuvent également faire l’objet de formations spécifiques au moment de la maturation du projet. Difficile en effet de disposer tant des connaissances techniques et commerciales que des bases de la comptabilité et de la gestion administrative. La création peut pour certains ressembler à un parcours du combattant, notamment lorsque le porteur de projet sollicite des aides et financements. Et si le jeune entrepreneur détient un grand nombre de compétences, il peut en revanche manquer d’expériences. Connaître la réalité du terrain est précieux avant de s’engager. En outre, bénéficier d’un réseau peut également être très utile pour démarrer une nouvelle activité.
Peser les contraintes financières…
Créer son entreprise implique quelques sacrifices. En fonction du type de structure à développer, des fonds propres peuvent être nécessaires pour la location d’un local commercial, abonder dans le capital social, acheter des fournitures, acquérir un stock, reprendre un fonds de commerce ou encore engager la promotion de l’entreprise avec un site internet, ou de la publicité par exemple. Tout cela sans générer de chiffre d’affaires. Il faut savoir que les entrepreneurs parviennent rarement à se verser un salaire au début de leur activité. Cette période transitoire doit donc être anticipée. Un crédit peut être contracté mais il faudra rapidement le rembourser. Le loyer ou les mensualités du logement continueront à être réclamés. Aussi, il est préférable que le conjoint bénéficie de revenus stables et conséquents pour assumer cette étape.
… et personnelles
Le porteur de projet doit faire face, selon sa situation, à diverses contraintes personnelles. Il peut en effet devoir gérer une période d’indisponibilité : préavis de licenciement ou de démission, fins de droits, attente de la vente d’un bien pour débloquer des fonds… Ces contraintes peuvent aussi être géographiques. Difficile d’envisager une création d’entreprise avec déménagement à plusieurs centaines de kilomètres lorsque l’entrepreneur a des enfants à charge, et a fortiori, en garde alternée.
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